''Ce Rouge qui m'appartient'' de Gustave Djonda
Dès ses débuts il eu une performance remarquable avec l’utilisation de la poudre de fer sur ses toiles. Dans sa jubilation de créateur, il découvrit la puissante expression de la couleur rouge et l’adopta. De nos jours, il peint en rouge ; le rouge vif ; le rouge « latérite » ; le rouge « pâle » ; le rouge sang. Sur ses toiles, Akpéhou DJONDA sait faire crier le rouge à la manière des fauves. Dans le rouge, qui héberge parfois des couleurs sombres et ou claires, surgissent des personnages filiformes et des composants de la nature réduits à des lignes géométrique (Cercles ; rectangles ; lignes brisées ; lignes droites ; paraboles…).
Il crée le mouvement à partir du rouge dirait-on. Les personnages animés de la danse du quotidien, mi-réel que cet artiste autodidacte ordonnance ses tempéraments.
L’art plastique a toujours rodé autour de Akpéhou. Il est venu à l’art parce que l’art voulait de lui. Lorsque ce don était encore latent en lui, il peignait des calebasses pour les faire passer de l’utilitaire au décoratif. En 1992, au contact de grands génies lors de la « RENCONCONTRE AFRO-EUROPEENNE » il se réveilla. En 1998, il réussit une première exposition individuelle intitulée « Le Jardin Parlant » à Goethe Institut à Lomé. Akpéhou DJONDA venait donc de faire figure dans le monde des plasticiens togolais où les diplômés des Ecoles des beaux arts et les autodidactes se côtoient. Mu par son esprit créatif, il développa très vite une finesse dans sa façon de peindre et adopta d’autres matériaux : les fils de jute ; le fer à béton, le carton, l’acrylique …
Dans le temps il passait ses toiles à la machine à coudre pour, selon lui « exprimer l’imbrication des sentiments ». Après son baccalauréat, il erra sur le campus à la recherche d’une faculté d’accueil et dû se contenter, à défaut, de la faculté d’anglais. Il diversifia sa technique (montage ; peinture ; récupération, collage, installation …) et aborde, de façon comique, des thèmes politiques. Ses œuvres « La danse des présidents qui ne finit pas » et « La femme du président fait du VTT » lient le comique et la dénonciation. De sa foi chrétienne, il christianise l’expression du rouge. « Voici, ici, sur ma toile, le sang versé par Jésus pour sauver l’humanité » explique-t-il souvent. Aussi affirme-t-il que tous les hommes de la terre (noir, blanc, jaune) ‘’nous sommes tous identiques par le rouge qui circule dans nos veines’’. DJONDA initia en 2003, le mouvement artistique « GODODO » pour créer une plate –forme d’échange entre plasticiens. Allure conquérant, regard vif et pénétrant, Djonda Akpéhou est pacifiste et altruiste. Nous avons encore souvenance de sa contribution à une exposition pour soutenir les victimes du 11 Septembre et de son œuvre de charité en offrant un tableau pour soutenir ADJATO Komla, un étudiant togolais qui devait se faire opérer d'urgence d’une tumeur de cerveau.
Akpéhou DJONDA a su se tailler une place dans l’art contemporain togolais. Ses brillantes réalisations augurent un succès et son rouge risque de faire des adeptes et de provoquer la naissance de ‘L’Ecole du Rouge »
Papou KPONTON, Journaliste à Crocodile
(un de mes tres vieux articles)